1968 - Fender Stratocaster
Lorsque je découvrit l'existence de la Fender Stratocaster, en particulier grâce aux Shadows et à leur pochette de F.B.I., j'en rêvai...
Vers 1967, je travaillais déjà comme ouvrier "dépanneur" dans une petite entreprise de dépannage radio-télévision et d'installations d'antennes. Et je commençai à envisager l'achat d'une Stratocaster...
Je me rendis plusieurs fois chez Madame Gatti qui me proposa une Strat d'occasion de couleur claire et me précisant qu'un micro était mort ; elle me proposa de l'emprunter !!! Je sautai évidemment sur l'occasion et pût enfin essayer une véritable Stratocaster !! Et j'osai même déposer les cordes pour examiner le micro défectueux... le plus extraordinaire est que je trouvai le défaut ! le fil du micro était cassé au ras du bobinage et je pût le ressouder... et annoncer fièrement à Madame Gatti mon intervention... peut-être cela eût une conséquence favorable...Mais, je n'achetai pas cette guitare, la couleur sans doute...
Elle me prêta aussi une Burns d'occasion, modèle Hank Marvin ( évidemment à l'époque, il n'y avait pas un grand choix...) blanche, mais là encore, je ne craquai pas...
Le déclic fût la réunion de plusieurs facteurs : mon anniversaire - 20 ans le 6 mai 1968 - qui incita mes parents à participer et la réponse de Madame Gatti à la question : "combien pour une Strat neuve ?".
Car elle se trompa dans la réponse en donnant une somme inférieure de 500 F au prix réel... et comme elle me reprenait la Framus...
Je commandai donc une Fender Stratocaster Sunburst avec un étui "français"...
Et je la reçus quelques temps plus tard. C'est là qu'elle m'annonça le "vrai" prix... je dût faire une telle figure qu'elle accepta la réduction imprévue...
...et dans son étui, made in France...
Au cours des années, elle a subi quelques avanies, mais sont toujours d'origine :
La caisse, le manche, les micros, les mécaniques et les frettes (bien usées...), les potentiomètres (d'un état de fraîcheur étonnant ! ils n'ont jamais crachoté !)
On été remplacés :
- le vibrato, qui comportait 5 ressorts à l'origine, est maintenant un Goto/Wilkinson vintage qui a comme avantages d'utiliser les 6 vis d'origine (pas de "massacre" de la caisse), d'être mieux équilibré, et surtout d'avoir une "manivelle" non filetée pénétrant simplement dans un trou et ce presque sans jeu; pour éliminer le jeu subsistant, j'ai simplement graissé la tige...
- le commutateur de micro. Celui d'origine n'avait que trois positions ! ce qui m'avait conduit à en rajouter un deuxième !! pour pouvoir mettre deux micros en parallèle !! Ce n'est que tout récemment que je me suis décidé à installer un sélecteur moderne à 5 positions... l'orifice du deuxième, bouché sommairement au joint silicone, est toujours visible, d'où le nouveau surnom de la guitare : SCARFACE !!!
J'ai essayé de modifier les correcteurs "Tone". Les faisant devenir des "étouffeurs" de grave, et non des "étouffeurs d'aiguës", avec un résultat mitigé : supprimé...
J'ai aussi ajouté un condensateur de 1 nF sur le potentiomètre de volume (comme sur les Telecaster) pour éviter la perte d'aiguës lorsqu'on baisse le volume.
Vers 1974, j'ai aussi incorporé un transformateur basse/moyenne impédance Beyer initialement destiné aux micros, mais câblé à l'envers. Le but étant de sortir le signal moyenne impédance des micros en basse impédance pour entrer directement dans une console de mixage professionnelle, vis une prise "Cannon" XLR en symétrique. Le résultat fût décevant, mais le trou creusé dans le tranche de la guitare est toujours là !!! J'ai laissé la prise...
Elle est montée avec des 10-52 pour avoir plus de pêche dans le grave, Shadows obligent...